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Interview : Ryuji SHIRAKAWA sensei

"Pour la magnificience de l'Aikido"

On ne le présente (presque) plus, et dès le premier visionnage, impossible d'oublier son style ample, fluide et la précision de son travail.

 

Né en 1980 à Sendai dans la préfecture de MIYAGI, il débute l'Aikido à l'âge de 15 ans auprès de son père Katsutoshi SHIRAKAWA shihan 7ème DAN qui est également prêtre Shinto.

A 23 ans il devient élève en uchi-deshi de Yasuo KOBAYASHI shihan 8ème dan.

 

Aujourd'hui Directeur de la fédération Aikikai d'Aikido de la préfecture de Miyagi, il officie principalement dans 2 dojos de la ville de Sendai.

Au total pas moins de 15 clubs dans la préfecture de Miyagi, 2 dans celle de Fukushima et 1 pour Hokkaido.

C'est avec une pleine gentillesse qu'il a accepté de répondre à mes questions pour une première interview destinée aux Français !

 

 

- Qui a été votre modèle (quel sensei) au début de votre pratique, qui est votre modèle (vos modèles) aujourd’hui, et pour quelles raisons ?

 

J’ai appris l’Aikido de mon père.

Mon père est spécialiste en Aikido et en Shintoïsme et fût mon premier modèle. 

J’ai appris certes des kata d’Aikido, et tout à la fois des points de vue souples vis-à-vis des exercices en Aikido, comme ne pas mettre cela dans un cadre, mais qu’un kata puisse rester libre (sans limite).

Toutes les techniques de base de UESHIBA Morihei sensei sont de très bons modèles de technique, je pense que ses techniques sont claires, faciles à comprendre pour tous et gracieuses, et qu’elles restent le standard de l’Aikido dans le monde entier.

 

Pour ma part, en donnant de l’importance aux mouvements de base, je recherche et réalise mon propre Aikido en croyant très fortement en la grande possibilité de l’Aikido.

 

 

- Que recherchez-vous, que ressentez-vous dans la pratique ?

 

Je sens qu’il y a une infinité de possibilités dans l’Aikido, lorsque l’on s’entraine sérieusement.

L’infinité de possibilités indique que le corps et l’esprit peuvent réellement se renforcer, aussi profondément qu’un art de défense, en améliorant les techniques on peut considérablement évacuer le stress, stabiliser l’esprit, forger la personnalité, que cela constitue une excellente méthode pour garder une bonne santé etc..

 

Je ressens que dans l’Aikido, en plus de devenir fort, sans avoir à combattre un adversaire, l’on découvre beaucoup de possibilités selon notre façon de s’entraîner.

Je souhaite moi-même affiner ma sensibilité du corps et perfectionner mes techniques en passant par l’Aikido. Et les techniques changent conformément avec l’âge, la force et la façon de penser .

Si bien que je souhaite exprimer tout mon être actuel grâces aux techniques de l’Aikido.

Aussi, je veux par moi-même faire valoir que l’Aikido est une bonne méthode pour préserver la santé du corps et l’esprit.

 

Si l’on fait de bons exercices, le corps deviendra souple et fort, l’esprit stable. Je veux tout simplement continuer de pratiquer l’Aikido tout ma vie, pour développer toujours un esprit et un corps sains, souples et forts.

 

 

- Quelle est votre vision du rôle de uke, qu'est ce qu'un bon uke selon vous ?

 

Uke en Aikido est très important. Tori change en fonction de uke.

Il est important pour uke d'accepter la puissance de tori le plus naturellement possible.

 

Un bon travail de uke est un exercice qui permet de sentir finement la puissance de l’adversaire et d'y réagir. Aussi, uke apprend et appréhende les techniques en ressentant le courant, la communication de la force de l’adversaire.

Il faut accueillir doucement et naturellement l'attaque de votre adversaire. Vous devez transmettre délicatement votre réaction à l'attaque de votre adversaire, tout en harmonie avec sa technique. C'est important.

Mais, je pense que l’excès de réaction n’est pas bon. Cela dépend de la personne, chacun peut ressentir la force de l’adversaire et y réagir sur différents niveaux, ce qui constitue également un point intéressant.

 

 

- Quels sont les points les plus importants que vous souhaitez enseigner à vos élèves ?

 

Le point le plus important que je souhaite leur transmettre est « le plaisir de l’Aikido. Je pense que l’Aikido est une chose absolument magnifique.

Pour transmettre cela, je pense qu’il est indispensable de faire sentir « ce plaisir ».

Lorsque vous faites comprendre à un ami que l'Aïkido est merveilleux, vous lui offrez le plaisir de l'Aïkido. Nous ne pouvons continuer à pratiquer l'Aïkido sans plaisir, cela doit rester ainsi.

Et si on ne continue pas à travailler les exercices, on ne peut se rendre compte de toute la magnificence de l’Aikido.

Le plaisir dépend de chaque personne. Quand j’enseigne, je sens ce que chacun souhaite, et je fais en sorte de communiquer l’Aikido offrant une profonde réjouissance.

 

 

- Pourquoi à notre époque un Japonais pratique-t'il un art martial et notamment l'Aikido ? qu'est ce que l'Aikido aux yeux des Japonais aujourd'hui ?

 

A l’origine, les arts martiaux ont été développés pour tuer un adversaire et permettre sa propre survie. Actuellement, nous ne tuons plus. De nos jours, devenir simplement fort n’est pas l’objectif principal.

 

Nous devons apprendre la politesse, la discipline mentale et physique grâce aux exercices selon l’une des traditions japonaises, en l’occurence les arts martiaux,

et affiner la façon rationnelle de bouger le corps par la sensation physique a beaucoup de sens.

D’autre part, de nos jours, je pense que l’Aikido réduit le stress et le manque d’exercice ; par cette forme de loisir, il est parfaitement possible de garder une bonne santé au sein de notre société.

 

 

- Que pensez-vous de l'Aikido qui est enseigné en France ?

 

C’est en France que l’Aïkido se pratique le plus dans le monde.

Comme la population de l’Aikido y est plus conséquente qu’au Japon qui est le pays d’origine de l’Aikido, en tant que Japonais, j’en suis un peu triste, mais en France la population du Judo est également la plus élevée.

Je pense que c’est parce que le gouvernement français et l’état préservent précieusement la culture des arts martiaux, également de la même manière au sein de la nation des français.

 

En outre, l’on trouve d’excellents Aikidokas en France. Ce qui prouve que l’idée et l’esprit de l’Aikido sont bien saisis, qu’il y a de bons professeurs et un bon environnement pour les exercices.

Je trouve cela vraiment formidable ! Je pense que l’esprit harmonieux et sans querelle de l'Aikido est très utile pour la paix mondiale. Il est tout à fait formidable que l’Aïkido se répandent ainsi dans le monde.

 

 

- Quelle est votre principale inspiration dans ce qu'a créé O sensei Morihei UESHIBA, et dans le shintoisme ?

 

C’est une question difficile.

J’oserai dire que ce serait ressentir les notions de « Paix », « Union » et « Amour » que le fondateur a prêché en passant par les exercices.

 

 

- Quelle est la chose la plus importante en Aikido selon vous ?

 

La chose la plus importante est de bien comprendre l’idée et l’esprit de l’Aikido et de bien travailler les exercices.

Si on ne comprend pas l’idée de l’Aikido, les exercices ne se font pas bien et un bon exercice consiste en un bon uke (pensée et réaction juste vis-à-vis des exercices).

Pour faire de bons exercices, il faut comprendre l’Aikido, respecter ses partenaires et s’harmoniser avec eux dans le rôle de tori ainsi que celui d’uke, avoir le sentiment que l’on affine ses techniques mutuellement, sinon un exercice sera mal travaillé.

 

Si l’on travaille ensembles à réaliser de bons exercices, uke comme tori pourront épurer mutuellement les sensations du corps et s’amélioreront réciproquement, je le crois profondément.

 

 

 

Propos recueillis pas Sophie ROCHE, traduction par Taketo IKEUCHI.

 

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